Fonds Hersh Fenster

Originaire de Galicie, Hersh Fenster (1892-1964) était un humaniste, polyglotte, homme de savoir, très attaché à la culture yiddish.

Il s'installe en 1922 à Paris, où il enseigne le français aux immigrés et le yiddish aux enfants tout en écrivant dans les périodiques yiddish. En 1925, il devient le secrétaire de l'écrivain Sholem Asch, ce qui le rapproche des artistes de l'École de Paris. Hersh Fenster crée en 1939 l'association Dos yidishe vinkl, cantine et lieu d'entraide qui aide les réfugiés juifs fuyant le nazisme. Devenu apatride durant l'Occupation, il se réfugie à La Force, en Dordogne. En 1941, il est interné au camp de Mauriac, dans le Cantal, puis à celui de Saint-Georges-d'Aurac, en Haute-Loire, d'où il réussit à s'échapper pour se réfugier en Suisse. À la Libération, réalisant l'ampleur du génocide, Hersh Fenster s'attelle aux recherches qui conduisent à la rédaction en 1948 de son livre Undzere farpaynikte kinstler [Nos artistes martyrs], qui paraîtra en yiddish en 1951 à compte d'auteur. L'ouvrage a été traduit pour la première fois en 2021, en français (coédition mahJ - Hazan).

Ce fonds a été donné au mahJ par Ariel Fenster, fils de l'auteur, en 2000 et 2013. Il contient 450 documents, datés de 1920 à 1950. Une partie importante porte sur la préparation de l'ouvrage : il regroupe les manuscrits et tapuscrits ainsi que des témoignages qu'il a collectés sur les artistes disparus ; la correspondance relatant les recherches de financement ; les photographies (notamment sur plaques de verre) des portraits d'artistes et des œuvres reproduits dans l'ouvrage. Il comprend en outre des documents (correspondance, coupures de presse) relatifs aux différentes activités de Fenster, de l'avant à l'après-guerre. Ce fonds est complémentaire de celui reçu par la bibliothèque Medem (Maison de la Culture Yiddish), portant sur la vie de Fenster. 

Ce fonds permet notamment de :

• Retracer la genèse de l'ouvrage Nos artistes martyrs.
• Se documenter sur des artistes méconnus de l'École de Paris.
• Saisir l'engagement d'un intellectuel au sein des nombreuses organisations politiques et culturelles du monde yiddish à Paris, avant et après la Seconde Guerre mondiale.