
Projet d’extension du mahJ
Le projet d'extension du mahJ a été officialisé jeudi 30 janvier 2025 : il permettra la refonte complète de la muséographie et l'agrandissement des espaces dévolus aux collections permanentes comme aux expositions temporaires.

Dominique Schnapper, présidente du musée d’art et d’histoire du Judaïsme, se réjouit de la décision du ministère de la Culture et de la Ville de Paris, jeudi 30 janvier 2025, de lancer l’extension du musée. Porté depuis 2015 par l’équipe du mahJ, ce projet est conduit par la Ville de Paris, maître d’ouvrage et propriétaire de l’hôtel de Saint-Aignan, avec le concours de l’État, de la Région Île-de-France et de donateurs réunis par la fondation Pro mahJ.
Ce projet était indispensable, 25 ans après l’ouverture du musée, pour élargir le spectre chronologique du parcours et présenter les collections dans une muséographie accessible à tous les publics, dans des espaces rénovés, avec un meilleur confort de visite. Outre une refonte complète de la présentation des œuvres, le chantier concernera également le clos et le couvert, l’étanchéité, l’isolation, la mise aux normes climatiques et l’accessibilité (ascenseurs, cheminement PMR dans la cour). Le projet est doté d’un budget de 22 M€.
L’augmentation de 35 % des surfaces du parcours permanent des collections (passant de 907 à 1226 m²) donnera toute sa place à la longue histoire de la présence juive en France, de l’Antiquité à nos jours, et permettra la découverte du judaïsme comme culture vivante, profondément inscrite dans l’histoire européenne. Il s’enrichira de salles sur les juifs des marges du royaume à l’époque moderne, l’apogée du franco-judaïsme, l’immigration juive dans l’entre-deux-guerres, le sauvetage de juifs de France sous l’Occupation et les résistances juives, l’après-guerre et l’arrivée des juifs d’Afrique du Nord en Métropole, ainsi que sur la présence aujourd’hui en France de la plus importante population juive dans le monde après les États-Unis et Israël.
Des œuvres nouvellement acquises – notamment dans les domaines de l’art contemporain et de la photographie – seront déployées pour illustrer la richesse et la diversité des cultures du judaïsme en Europe et autour de la Méditerranée.
Pour s’adresser au plus large public, la présentation fera une place majeure à la médiation et fournira aux enseignants des outils pédagogiques nouveaux pour faire connaître l’histoire très ancienne de la présence juive en France et pour lutter contre l’antisémitisme par la connaissance de l’autre. Les surfaces dévolues aux expositions passeront quant à elles de 455 à 609 m², pour favoriser la dynamique culturelle de ce lieu exceptionnel, tant par sa programmation que par ses collections.
Ce projet est rendu possible par la mise à disposition, par la Ville, de l’école désaffectée du clos des Blancs-Manteaux, à proximité de l’hôtel de Saint-Aignan, où s’installeront la bibliothèque et les bureaux du musée, libérant ainsi 600 m² désormais dévolus à la présentation des œuvres.
À l’issue des études préparatoires en 2025 et 2026, le mahJ devrait fermer ses portes, fin 2027, pour rouvrir au printemps 2030, après deux années de travaux. Une importante campagne de collecte de fonds permettra d’abonder les crédits publics mobilisés sur le projet.