Jacques Pérez, École juive, Djerba, 1980 © Jacques Pérez
L’île de Djerba, au sud de la Tunisie, abrite une des synagogues les plus anciennes et les plus célèbres au monde, la Ghriba. La communauté autour de cette synagogue, dont l’existence est attestée depuis le Moyen Âge, a été documentée par Jacques Pérez en 1979-1980, dans une série de photographies hautes en couleur qui illustre leurs traditions ancestrales.
Selon la tradition locale, la Ghriba (« étrange » en arabe) aurait été fondée au VIe siècle avant notre ère, à partir d’une relique sacrée du Temple de Salomon, par des prêtres ayant fui la destruction de Jérusalem par les Babyloniens.
L’existence d’une communauté vivante autour de cette synagogue est attestée depuis le Moyen Âge. Le photographe Jacques Pérez en a retracé la vie pendant deux ans, en 1979-1980, missionné par Lucette Valensi et Abraham L. Udovitch, dans le cadre d’une étude historique et ethnologique.
Hautes en couleur, ces photographies témoignent de l’originalité de la communauté de Djerba, de ses traditions ancestrales, et d’une identité jalousement conservée. Elles illustrent la vie quotidienne de ces juifs, leurs rites, leurs fêtes, leurs activités sociales et économiques. Si cette communauté ne compte plus qu’un millier de membres, les deux villages où elle est implantée, Hara Kbira et Hara Sghira – le « grand » et le « petit quartier » –, abritaient encore une vingtaine de synagogues et de salles d’étude (yeshivot) en activité.
Jacques Pérez (1932-2022) a photographié ce qui fait la renommée de Djerba, son pèlerinage se déroulant au printemps, lors de Lag Ba’omer, moment festif venant interrompre la période austère séparant la Pâque (Pessah) de la Pentecôte (Shavou’ot). Les pèlerins y affluent de toute la Tunisie, d’Israël, de France et d’ailleurs, pour honorer deux fi gures rabbiniques particulièrement populaires, Meïr Ba’al Hanes et Shim’on Bar Yohaï. C’est l’occasion de célébrer ses morts, de faire des offrandes et, pour les femmes, des vœux pour obtenir un mari, un enfant. La fête est surtout marquée par une procession au cours de laquelle un chandelier richement enveloppé et orné est suivi par un joyeux cortège où se retrouvent hommes, femmes et enfants, juifs et musulmans.
Disparu le 1er juillet 2022, Jacques Pérez était une mémoire et une figure de la photographie dans son pays, à laquelle Saïd Kasmi et Frédéric Mitterrand avaient récemment consacré le film La Tunisie de Jacques Pérez (2018). Né à Tunis en 1932 d’un père juif tunisien et d’une mère chrétienne allemande, il s’était initié à la photographie dès l’âge de onze ans. Bien qu’il soit curieux de tout, son œuvre est exclusivement consacrée à la Tunisie et à ses habitants.
Le 18 septembre prochain, l’auditorium du mahJ lui rendra hommage.
Commissaire : Nicolas Feuillie
Conseillère scientifique : Lucette Valensi
Avec le soutien de la Dilcrah
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Emplacement
Foyer de l'auditorium
Lieu, réservation et tarifs
▷ Tarif plein : 10 €
▷ Tarifs réduits : 7 € (18-25 ans non résidents européens, familles nombreuses)
▷ Gratuit pour les Amis du mahJ, les - 18 ans et les résidents européens de 18 à 25 ans
Réservation
> Billetterie en ligne*
> Sur place, venez à la billetterie (du mardi au samedi de 15h à 17h)
> Par téléphone*, au 01 53 01 86 57 (lundi et mercredi de 10h30 à 13h)
* Paiement sécurisé par carte bancaire