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Mikael Levin, Cristina's History, Bissau, 2003
©Mikael Levin

Mikael Levin Cristina’s History

du 9 avril au 18 juillet 2010

Mikael Levin est né en 1954 à New York. Il a vécu entre Israël, la France et les États-Unis. Aujourd’hui, il réside et travaille à New York.

Son œuvre photographique – exclusivement en noir et blanc – questionne les notions d’identité, de mémoire et donc d’oubli ; elle prend la forme d’enquêtes, d’explorations, dont elle offre des traductions visuelles.

Cristina’s History, primé par le jury du prix Maratier, est un récit en images qui retrace, à travers l’histoire européenne moderne, faite d’espoirs sans cesse anéantis et refondés, l’itinéraire, sur quatre générations, d’une famille juive, celle de l’artiste, depuis Zgierz, en Pologne centrale, jusqu’à la Guinée-Bissau, en passant par Lisbonne. À ces trois lieux, photographiés entre 2003 et 2005, correspond, à chaque fois, un récit qui croise la biographie des personnages et les événements historiques auxquels elle est liée.

Cristina’s History congédie toute idée de progrès continu. Pour autant, la nostalgie n’y a pas sa place, et pas davantage l’affirmation d’une identité intangible. Au contraire, cette histoire atteste de la possibilité d’inventer sa vie, à partir d’une tradition.

Dans chacun des trois espaces, des images sont projetées (paysages urbains, photos de famille, manuscrits, cartes postales d’époque), des photographies sont présentées, et un texte dit par l’artiste évoque, à travers l’histoire familiale, l’histoire de la modernité, des guerres, des empires, du colonialisme. Dans une salle contiguë sera présentée une sélection d’œuvres de Marek Szwarc (Zgierz, 1892–Paris, 1958), peintre et sculpteur, grand-père de Mikael Levin, dont le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme possède une importante collection, donnée par la fille de l’artiste, Tereska Torres-Levin, et la famille du critique Georges Brazzola.

S’il est assimilé aux artistes de l’École de Paris, Marek Szwarc a un parcours tout à fait singulier. Issu d’un milieu intellectuel, il opte pour Paris en 1910 : études à l’École des beaux-arts, séjour à La Ruche, où il participe à la création de la première revue d’art juif, Makhmadim. En 1914, très attaché aux cultures juive et polonaise, il retourne en Pologne, y épouse Evguenia Markova, écrivain, et prend part aux mouvements d’avant-garde, comme le Yung-Yidish. Les thèmes bibliques, tant chrétiens, notamment celui de la crucifixion, que juifs, inspirent son œuvre. Sa conversion au catholicisme, en 1919, fait de lui un « juif catholique ». Il s’installe définitivement à Paris, où, proche du cercle de Jacques Maritain, il va se consacrer essentiellement à l’art sacré. En 1940, il rejoint l’armée polonaise en France, puis en Écosse, pour combattre le nazisme.
Il meurt subitement à Paris en 1958.

Cristina’s History est une coproduction du Point du Jour (Cherbourg) et du Museu Colecção Berardo (Lisbonne) qui ont coédité le livre.
Textes de :

  • Jonathan Boyarin, spécialiste en études juives modernes, auteur de Pouvoirs de Diaspora (éditions du Cerf, 2007)
  • Jean-François Chevrier, historien d’art, auteur notamment d’une monographie consacrée à Jeff Wall (éditions Hazan, 2006)
  • Carlos Schwarz, agronome vivant en Guinée-Bissau et cousin de l’artiste.

Français-anglais-portugais. 164 pages. 124 photographies en trichromie. 32 euros.

Le prix Maratier

La Fondation Pro-MAHJ – héritière de la Fondation Kikoïne et créée à l’instigation de Claire Maratier, fille de Michel Kikoïne, sous l’égide de la Fondation du Judaïsme français – a pour vocation de soutenir l’action et les activités du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme. Désireuse de rappeler l’intérêt pour les artistes de son temps qu’Amédé Maratier partageait avec son épouse Claire, la Fondation décerne tous les deux ans le prix Maratier et organise une exposition de l’artiste primé au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.

2010-04-09T10:00:00
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