J'ai dessiné Drancy

Le dessinateur Georges Horan-Koiransky a 48 ans quand il est interné à Drancy le 12 juillet 1942. Il y fait rapidement la connaissance de René Blum, frère cadet de Léon et autorité morale du camp, qui lui demande de dessiner pour témoigner de ce qu’ils vivent et pour accompagner un texte qu’il souhaite écrire afin de retranscrire l’histoire du camp. Pendant neuf mois, sur des papiers de fortune, Georges Koiransky dessine clandestinement la vie de ceux qui séjournent derrière les barbelés pour quelques jours ou pour quelques mois. Cent vingt dessins remplis de colère et d’émotion dans lesquels il décrit ce qu’il voit autour de lui :  les enfants qui jouent « aux gendarmes et aux juifs », la famine organisée par les autorités, la dysenterie, le marché noir et les trafics, les lettres transmises à l’extérieur par les passeurs, les prisonniers qui font la queue pour une bouffée de cigarette, pendant que certains organisent une classe pour les enfants raflés en instance de départ et que d’autres accueillent tant bien que mal les malades à l’infirmerie.  Il dessine les coups, la brutalité des gendarmes, l’horreur des convois d'enfants, la routine des déportations qui s’installe. Et parfois l’espoir des détenus qui résiste malgré tout.