Birkenau, Triptyque (1er volet)
Isaac Cernikier, 1988
Photo Philippe Muraro
©ADAGP, Paris 2007
Survivant du ghetto de Bialystok, interné à Birkenau en 1943, Isaac Celnikier est un rescapé de la Shoah. À la fin des années 1960, il entreprend de se confronter à son expérience de la persécution.
Depuis, son œuvre est irrémédiablement marquée par l’enfer des assassinats de masse et de l’extermination. Ses peintures, peuplées des corps et des silhouettes des mourants, expriment des réminiscences de Goya et de Rembrandt. À propos de ce dernier, il écrit : “Il s’imposait à moi non pas comme un vestige, non pas en premier lieu comme analyse formelle, mais comme interrogation et certitude d’un miroir du peuple juif dans son intégrité physique, éthique, dans la continuité de son passé et de son présent.”
Isaac Celnikier vit à Ivry ; à côté de ses peintures de format imposant, il est aussi l’auteur d’un œuvre gravé. Son travail a fait l’objet d’importantes rétrospectives en France et, très récemment, en Pologne.
Une présentation de quelques-unes de ses oeuvres a permis d’interroger ses traversées hallucinées du monde de l’abîme, traversées qu’il effectue à l’aide de la peinture, “avec les yeux de Rembrandt”.
Celnikier se réclame du maître et convoque son regard et son infinie humanité, pour peindre les portraits de ceux qu’il aime et de ceux qui le hantent, et faire naître la lumière enfouie au fond des ténèbres.