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Max Wechsler, La Disparition (Hommage à Georges Perec)
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Max Wechsler, La Disparition (Hommage à Georges Perec), détail, 2001, papier sur contreplaqué, don de l’artiste

Donation Max Wechsler

du 23 février au 30 juillet 2017

La donation d’œuvres de Max Wechsler au mahJ vient sceller un dialogue entamé depuis de longues années entre le musée et l’artiste, qui a reçu en 2003 le prix Maratier décerné par la fondation Pro mahJ.

L’importante donation de l’artiste Max Wechsler au mahJ réunit des œuvres réalisées entre 1984 et 2015 réalisées avec la technique du papier marouflé (encollé sur toile). Uniques dans leurs dimensions et leurs textures, ces œuvres répondent à des principes établis par l’artiste dès 1983 : l’emploi exclusif du noir et blanc, ainsi que de papiers imprimés de textes, que l’artiste déchire, retravaille, recouvre. Ce protocole résulte d’un parcours où s’entrecroisent vie personnelle et positionnement artistique. Né en 1925 à Berlin, Max Wechsler arrive seul à Paris en 1939. Ses parents seront déportés à Auschwitz en 1943.

À partir de 1958, il réalise des tableaux figuratifs, influencés par le surréalisme. En 1968, le musée d’art moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première exposition personnelle. Entre 1974 et 1977, il cesse de peindre et ne revient à la peinture qu’en 1979 pour une période abstraite, qui évolue vers les papiers marouflés.

Dans cette trajectoire se décèle la volonté de s’affranchir d’une gestualité picturale subjective. Et s’affirme dans le même temps l’exploration du texte qui apparaît sous forme de débris, porteur d’une âpre énergie dans son illisibilité et ses déchirements, comme le témoin d’une histoire indicible. «Toute l’histoire, toute la culture passent par les textes. J’y prends une part en sublimant les lettres, je donne aux lettres un autre regard pour dire ce qu’elles signifient pour moi : silence, solitude, ombre et lumière. »
 


« La lettre m’intéresse pour son aspect typographique, sa forme, son inclinaison et sa densité. Mon projet consiste à défaire la lettre de sa fonction : l’écrit.

Procédant à sa transformation, je bouscule la lettre pour n’utiliser que ses particules : un contour, un trait, une courbe. Les fragments de la lettre convertis en signes sont disposés sur une surface, puis collés en fonction d’un rythme, d’une lumière interne. Le module de départ sera photocopié en nombre. Le recouvrement peut alors commencer.

L’illisibilité s’empare de l’espace, mais il émanera toujours quelque chose de son origine écrite.

La lettre sans cesse transformée, déstructurée, résiste, se révèle indestructible.

D’autres représentations apparaissent ; la lettre devient son Autre.

Il me plaît d’associer ainsi la part de ce qui sera ignoré à jamais de celle qui, par ailleurs, demeurera indélébile. Cette métamorphose renforce l’omniprésence de la lettre qui récuse sa disparition. »

Max Wechsler, 2006


Portrait filmé : Isabelle Filleul de Brohy, Max Wechsler, au-delà des signes, 2014

2017-02-23T11:00:00
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