
Alphonse Bertillon, Portait d'Alfred Dreyfus pris après sa dégradation (photo colorisée), 5 janvier 1895
Photographie, 14,4 x 14,1 cm, Aix-en-Provence-Archives nationales d’outre-mer
Près de vingt ans après sa première exposition consacrée à Alfred Dreyfus, le mahJ revient sur « l’Affaire » pour rappeler les grandes étapes de ce moment crucial de l’histoire de France, dont une des nombreuses conséquences fut la loi de séparation des Églises et de l’État. L'exposition révèle le combat acharné de Dreyfus pour faire éclater la vérité, corrigeant l'image d'un homme spectateur de la machination qui le conduisit à passer plus de quatre années au bagne et encore sept à lutter pour sa réhabilitation.
Rassemblant près de 250 documents d’archives, photographies, extraits de films et une soixantaine d’œuvres d’art – de Jacques-Émile Blanche, Gustave Caillebotte, Eugène Carrière, Émile Gallé, Maximilien Luce, Camille Pissarro, Félix Vallotton ou Édouard Vuillard –, l’exposition raconte l’Affaire « avec » Dreyfus, en le replaçant au centre du propos. Cette approche nouvelle corrige l’image d’un Dreyfus effacé. Elle révèle un inlassable combattant de la vérité, auteur de multiples écrits, dont de nombreux inédits récemment sortis de l'oubli.
Alfred Dreyfus naît en 1859 dans une famille alsacienne marquée par la défaite de 1871 et l’annexion de l’Alsace-Moselle. Fervent patriote, polytechnicien, il mène une brillante carrière militaire qui sera brisée en 1894 : injustement accusé de haute trahison au profit de l’Allemagne, il est condamné par un conseil de guerre, dégradé et déporté en Guyane.
L’exposition démonte la machination ourdie par l’état-major et illustre le virulent antisémitisme qui s’exprime en cette fin de XIXe siècle. Grâce aux nombreuses œuvres présentées, elle replace l’Affaire dans la « Belle Époque », dont elle éclaire des aspects moins connus : la diversité des réactions juives, la « naissance » des intellectuels et la riposte à l’antisémitisme. L'affaire Dreyfus avait également révélé le rôle de l'Église catholique dans la manipulation de l'opinion publique et des institutions, renforçant ainsi les arguments en faveur de la séparation de l'Église et de l'État en 1905. Quant à Alfred Dreyfus, gracié en 1899, il est réhabilité en 1906, mais ne sera pas réintégré au grade auquel il aurait légitimement pu prétendre.
Cent-vingt ans plus tard, l’exposition permet d’appréhender l’actualité persistante de l’Affaire, dans un contexte de regain de l’antisémitisme, alors que l’innocence d’Alfred Dreyfus fait encore l’objet de polémiques complotistes.
Cette exposition, qui a reçu le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, s’appuie sur le riche fonds Dreyfus du mahJ, sur des prêts d’institutions – Archives nationales, Bibliothèque nationale de France, musées de l’Armée, du Barreau de Paris, Carnavalet, de l’École de Nancy, Maison Zola-Musée Dreyfus à Medan – ainsi que de collections particulières.
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Exposition temporaire
Lieu, réservation et tarifs
Tarifs en vigueur à partir du 1er mars 2025 :
▷ Tarif plein : 13 €
▷ Tarifs réduits : 9 € (18-25 ans non résidents européens, familles nombreuses) ; 5 € (18-25 ans résidents UE)
▷ Gratuit pour les Amis du mahJ, les moins 18 ans. Voir les autres gratuités
Réservation à l'avance fortement conseillée, y compris pour les gratuités.
Achat des billets
> Billetterie en ligne* (ouverture des réservations en 2025)
> Sur place aux horaires d'ouverture du musée
> Par téléphone* au 01 53 01 86 57 (lundi et mercredi de 10h30 à 13h)
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