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1. Introduction : de Jérusalem à la Diaspora

En guise d'introduction à la collection permanente, cette salle propose des références fondamentales pour comprendre les sources et la permanence du judaïsme. 

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Introduction
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Vue idéale de Jérusalem en bas-relief

Vue idéale de la Jérusalem antique en bas-relief, Europe orientale, 1892

Ville sainte pour les trois religions monothéistes, Jérusalem est, selon la Bible, le lieu où se serait produite la rencontre entre Abraham et Melchisédech. C’est aussi la ville choisie il y a plus de 3 000 ans par le roi David comme capitale des royaumes d’Israël, puis de Juda. Son fils Salomon y érige le Premier Temple – résidence de Dieu parmi les hommes – abritant le chandelier à sept branches (menorah) et l’arche d’alliance contenant les Tables de la Loi1. Détruit par le roi Nabuchodonosor en 586, et reconstruit lors du retour d’exil à Babylone, ce Second Temple est lui-même rasé par les Romains en l’an 70 de notre ère et les juifs chassés de la ville en 135, après la défaite de Bar Kokhba.


Le passage du culte antique de type sacrificiel décrit dans la Bible, fondé sur un Temple et une caste de prêtres, s’est effectué progressivement au profit d’un judaïsme dit « rabbinique », une religion centrée sur la lecture et l’interprétation des textes. Le Temple disparu, sa sainteté est transférée à la Torah2 et les sacrifices quotidiens sont remplacés par des prières.


Seul objet sacré du judaïsme, le rouleau de Torah (sefer Torah), est un objet aisément transportable. Utilisé pour la lecture rituelle, sa confection est codifiée dans les premiers siècles de notre ère, figeant sa forme matérielle. En revanche la synagogue (beit ha-Knesset), littéralement « maison de l’assemblée » – un édifice déjà utilisé pour l’étude à l’époque du Second Temple mais dépourvu de sacralité –, s’adapte volontiers aux contraintes locales, d’où l’extrême diversité de son architecture dans le temps et dans l’espace.


Qu’elle soit volontaire ou imposée, la dispersion des juifs ou diaspora, débute dès la destruction du  Premier Temple. Au cours des siècles, elle est souvent vécue comme un exil douloureux (galout), associé à l’espoir d’un retour résumé par la formule rituelle « l’An prochain à Jérusalem ». Cependant, dans tous les pays où ils s’installent durablement, les juifs participent à la vie et à la culture locales jusqu’à cesser, pour certains, de se sentir exilés.


L’hébreu est considéré par la tradition comme une langue sainte, celle de Dieu et de la Bible hébraïque, par opposition aux langues populaires utilisées au quotidien comme l’araméen, hérité de Babylone, puis plus tard, aux langues juives parlées en diaspora comme le yiddish, le judéo-espagnol ou le judéo-arabe.

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1 Tables de la Loi : tables en pierre sur lesquelles auraient été gravés les dix commandements dictés par Dieu à Moïse au mont Sinaï.
2 Torah : cinq premiers livres de la Bible hébraïque ou Pentateuque, par extension la loi divine.

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Les œuvres exposées dans la salle :

- le plan en relief de Jérusalem,

- le rouleau de la Torah

- le chandelier de la fête des Lumières (Hanoukkah)

- les bâtons de Torah (rimmonim) en forme de pagode, fabriqués à Shanghai au tournant du XXe siècle

- le  décret de l’Assemblée nationale, grâce auquel les juifs accèdent en 1790 à l’égalité des droits civiques

- la sculpture du Peintre juif, de Chana Orloff 

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