L'art des manuscrits hébreux en France au Moyen Âge
Conférence de Sonia Fellous, IRHT-CNRS
Dans le cadre du cycle Art et archéologie du judaïsme
Les premiers manuscrits hébreux enluminés en Occident datent du xiiie siècle. À cette période la production de livres moins onéreux destinés aux étudiants transforme le métier du livre qui sort des scriptoria monastiques. Parcheminiers, copistes, enlumineurs, relieurs sont désormais des spécialistes travaillant à la demande ou réunis en ateliers urbains. Paris est l’épicentre de cette nouvelle organisation des métiers. Les manuscrits hébreux qui y sont produits sont marqués par le style local. Modestes en nombre, ils sont néanmoins très originaux dans leur mise en page, leur graphie et les spécificités ornementales liées aux règles et traditions religieuses qui caractérisent leur conception ornementale et iconographique.
Provenant de trois aires géographiques avec leur style propre – pays de langue d’Oc, Provence et France du Nord – ils se distinguent par l’attachement des juifs à leur culture et sont toujours datés selon le calendrier hébraïque.