Cuisine et descendance
Rencontre avec Johann Barichasse, cheb cuisinier et Andrée Zana-Murat, reine de la boulette, animée par Myriam Levain.
À l'occasion de la journée « À table ! », dédiée aux cuisines juives.
Introduction par Joseph Hirsch, mahJ
Une blague populaire chez les Juifs américains affirme que les fêtes juives n’ont rien de compliqué et peuvent se résumer en une phrase : « Ils ont voulu nous tuer, on s’en est sortis, et maintenant à table ! »
Bien qu'évidemment abusive, cette blague dit beaucoup de choses de la dimension fondamentale que revêt la cuisine dans la tradition juive, qui voit la nourriture tenir une place centrale dans la transmission des récits.
Distancés de la tradition, et visant une transmission plus large, nos deux invités incarnent deux manières de transmettre l'héritage culinaire judéo-maghrébin, en le faisant vivre sur les tables et dans les assiettes.
Né en France d’un père marocain né à Casablanca et d’une mère française née en Algérie, Johann Barichasse, venu à la cuisine sur le tard, s’est formé auprès de la chef Manon Fleury. C’est aux sources familiales et dans sa double culture judéo-arabe et française que ce chef itinérant puise son inspiration, enrichissant sa cuisine au gré de ses voyages au Maghreb.
Chez Andrée Zana-Murat aussi, la cuisine est affaire de transmission. Parisienne aux milles vies née en Tunisie, elle est l’auteure de livres de cuisine de référence, parmi lesquels "La Cuisine juive tunisienne de mère en fille". Elle est aussi la mère du cofondateur de la boulangerie d’inspiration juive Babka Zana, preuve que la transmission s’opère aussi de mère en fils !
NB : l'expression "patrie portative" est empruntée par Daniel Boyarin à Heinrich Heine (voir Daniel Boyarin, Une patrie portative. Le Talmud de Babylone comme diaspora, éditions du Cerf)
Andrée Zana-Murat vient de publier L'été passe... les recettes restent (Hachette).
Johann Barichasse est actuellement en résidence aux Grandes tables de La Criée, à Marseille.