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Disparition de Natalie Zemon Davis

Historienne américaine, spécialiste des XVIe et XVIIe siècle, Natalie Zemon Davis est décédée le 21 octobre 2023 à Toronto à l’âge de 94 ans.

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Natalie Zemon Davis

Née le 8 novembre 1928 à Detroit, elle a enseigné à Toronto, où elle donna en 1971 l’un des premiers cours sur l’histoire des relations entre les sexes, puis à Princeton, où l’un de ses cours portait sur les autobiographies juives.

Dans sa foisonnante bibliographie, nombre de ses recherches apparaissent au croisement de ces deux domaines, en un écho à sa condition de femme juive. Comme Arlette Farge en France, avec laquelle elle codirigea le troisième volume de L’Histoire des femmes, XVIIe-XVIIIe siècle (Plon, 1991), elle s’employait à redonner voix à des figures oubliées du passé.

Dans Juive, catholique, protestante. Trois femmes en marge du XVIIe siècle (Seuil, 1997), elle s’intéresse notamment à Glückl von Hameln, femme d’affaires dont le journal intime dresse un tableau détaillé de la vie juive de Hambourg à Metz à la fin du xviie et au début du xviiie siècle.

Dans Le retour de Martin Guerre (Texto, 2008), adapté au cinéma par Daniel Vigne en 1982, elle retrace une affaire d’usurpation d’identité qui fit grand bruit au XVIe siècle.

Cette attention à la question des identités mouvantes se retrouve dans son ouvrage sur Léon l’Africain, un voyageur entre deux mondes (Payot, 2007), ainsi que dans son dernier ouvrage, Listening to the Language of the People. Lazare Sainéan, on Romanian, Yiddish and French (Central European University Press, 2022, non traduit).

Voyageuse polyglotte, Natalie Zemon Davis entretenait un rapport privilégié avec la France, terrain de nombre de ses travaux. Elle était intervenue au mahJ en 2012, au cours du colloque « Études des traditions populaires juives en Europe ». On peut retrouver son intervention en anglais, ici :

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