Disparition de Dani Karavan
Né le 7 décembre 1930 à Tel-Aviv, ce maître de l’art dans l’espace public, désigné « artiste de la paix » par l’Unesco est décédé le 29 mai 2021.
Après avoir étudié la peinture à Tel-Aviv, puis à Jérusalem au sein de l’Académie des beaux-arts Bezalel, Dani Karavan gagne l’Europe pour parfaire son apprentissage à Florence, et à l’académie de la Grande-Chaumière à Paris.
Au début des années 1960, il conçoit des décors pour le théâtre, l’opéra et le ballet, collaborant notamment avec la chorégraphe américaine Martha Graham ou le compositeur italien Gian Carlo Menotti.
Son travail s’oriente vers la sculpture au milieu des années 1960. Il réalise alors Pray for the Peace of Jerusalem, un bas-relief monumental qui orne la Knesset, puis le Monument du Néguev à Beer-Sheva, une sculpture environnementale commémorant les pertes humaines de la brigade militaire du Néguev, tombée pendant la guerre israélo-arabe de 1948.
On doit à Dani Karavan de nombreuses œuvres d’art public : aux États-Unis, au Japon, ou encore en Corée. À Berlin, près de la porte de Brandebourg, il conçoit le monument rappelant le massacre de 500 000 Tziganes par les nazis. En France, on connaît notamment son Axe majeur à Cergy-Pontoise (1986) ainsi que le Square de la tolérance au siège de l’Unesco à Paris (1993-1996),
En 1976, Dani Karavan, qualifié d’« artiste de la paix » par l’Unesco, représente Israël à la biennale de Venise. Il est lauréat de nombreux prix internationaux parmi lesquels, dans la section sculpture, le prestigieux Praemium Imperiale attribué par la famille impériale du Japon en 1998.
En janvier 2012, en marge de l’exposition « Walter Benjamin Archives », il évoquait, à l'auditorium du mahJ, Passages, son œuvre monumentale réalisée entre 1990 et 1994 à Port-Bou, au nord de la Catalogne, en hommage à l’intellectuel allemand dans la ville ou ce dernier s’était suicidé le 26 septembre 1940.