Sophie Calle (Paris, 1953), L’Erouv de Jérusalem, Jérusalem, 1996
L’Erouv de Jérusalem
Sophie Calle (Paris, 1953)
Jérusalem, 1996
20 tirages photographiques, 150 x 47,6 cm ; une table, 85,9 x 230,5 cm
L’installation de Sophie Calle L’Erouv de Jérusalem encercle le visiteur, à l’image de cet enclos sacré dans la ville qui, selon la Loi juive, permet d’étendre pendant le shabbat certaines activités au-delà de la zone domestique (comme l’action de porter un objet). Les erouvim délimitent dans les villes des lieux poreux, entre espaces public et privé : une ambiguïté dont s’est saisie l’artiste, qui expose dans son œuvre les moments de bascule du sentiment d’intimité vers son exhibition. L’artiste complète les photographies des poteaux matérialisant l’enceinte de l’erouv par un ensemble d’images et de textes – les stations – dans lesquels l’artiste demande aux habitants de Jérusalem, israéliens et palestiniens, de l’emmener dans un lieu public revêtant à leurs yeux un caractère privé. Sophie Calle souligne par là que l’appropriation ou l’exclusion de territoires, si sensibles à Jérusalem, ne se résument pas aux tracés de frontières, mais résident également dans le positionnement personnel et politique des individus.