Originaire d’Ukraine, la famille Orloff, s’installe en Palestine en 1905. Souhaitant se perfectionner en couture, Chana Orloff part pour Paris en 1910 et travaille pour la maison de couture Paquin. Douée pour le dessin, elle s’inscrit à la Petite école (future Ecole des arts décoratifs) gratuite et, depuis peu, ouverte aux filles. Elle étudie aussi la sculpture à l’académie Vassilieff où elle se lie avec Chaïm Soutine et Ossip Zadkine. Sa rencontre avec Amedeo Modigliani et son intérêt pour le cubisme transforment sa sculpture, marquée par une simplification des volumes et un goût pour le polissage des surfaces procurant une grande douceur à ses œuvres.
Le thème de la famille, comme celui de la maternité, est récurrent dans l’œuvre de Chana Orloff. Ici le bloc sculpté est dominé par la figure hiératique du père. Le visage de la mère, simplifié à l’extrême, se réduit à l’arcade continue des sourcils et du nez. L’enfant est totalement imbriqué dans le corps de la mère.
On peut y voir un lien avec l’histoire personnelle de l’artiste qui épouse le poète Ary Justman (1888-1919) en 1916. Engagé volontaire comme brancardier, ce dernier meurt de la grippe espagnole quelques mois après la naissance de leur fils, Élie, en 1918,
Cette œuvre a été offerte au mahJ par les petits enfants de Chana Orloff qui, en sa mémoire, ont restauré sa maison-atelier – bâtie par Auguste Perret, villa Seurat, dans le 14e arrondissement de Paris – pour l’ouvrir au public.
Les collections du mahJ comportent aussi un ensemble de bois gravés de l’artiste, édités en 1919, essentiellement consacré à des portraits de femmes de son entourage.
Le mahJ lui a consacré un accrochage « Chana Orloff. Le Retour. 1945 ».