Revenir en haut de la page

Le baiser / La famille

ORLOFF, Chana ( Tsare Konstantinovska, 1888 - Tel Aviv, 1968 )
Paris, France,
1916
Inv.
98.06.002
Sculpture
Dimensions :
H. 72 - L. 53 - Pr. 38 cm
Bronze patine noire
mahJ,
don de la famille Justman-Tamir

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Justification de la date
Date indiquée par la bibliographie
Historique
On trouve ce même thème, l'enlacement, dans les danseurs de 1923. La référence à Rodin et à Brancusi et au thème du baiser est ici évidente.
Le bloc est animé par les rythmes des verticales, la scansion des parallèles. Figure hiératique du père ; visage simplifié à l'extrême de la mère, réduit à l'arcade continue des sourcils et du nez. l'enfant est totalement imbriqué dans le corps de sa mère.
Le thème de la famille, comme celui de la maternité, hante l'œuvre de Chana Orloff. On ne sait si cette œuvre est prémonitoire, mais de ce groupe enlacé, le seul où figure un homme, se dégage au-delà de la fusion, une menace, un climat d'inquiétude.
En 1917, elle épouse Ary Justman, poète polonais. Leur fils Elie naît en 1918, et un an après sa naissance, Ary Justman, engagé comme brancardier, meurt d'une grippe espagnole contractée sur le front.
Chana Orloff est la seule des artistes de l’Ecole de Paris à avoir passé sa jeunesse en Palestine, où sa famille, fuyant les pogroms d’Ukraine, s’installe en 1904. En 1910, elle part pour Paris, où elle est censée devenir couturière. Très vite sa vocation artistique se dessine ; elle suit les cours de l’Ecole des arts décoratifs, et opte pour la sculpture. Elle s’intègre très rapidement au milieu artistique parisien par le biais d’une intense activité de portraitiste.
Sa rencontre avec Modigliani, son intérêt pour le cubisme transforment sa sculpture qui se radicalise et se construit à partir de masses compactes et simplifiées.
Le thème de la famille, comme celui de la maternité, hante l’œuvre de Chana Orloff. Ici le bloc est dominé par la figure hiératique du père ; le visage de la mère, simplifié à l’extrême, se réduit à l’arcade continue des sourcils et du nez. L’enfant est totalement imbriqué dans le corps de la mère. De ce groupe enlacé, le seul où figure un homme, se dégage, au-delà de la fusion, un climat d’angoisse et d’attente.
Description
Trois personnages: un homme serrant dans ses bras une femme et un enfant. Les trois personnages sont "emboîtés" les uns dans les autres, en une suite. Les bras de l'homme embrassent et protègent. L'homme et la femme regardent dans une même direction.
Signature
Ch Orloff, 1/8 dans le socle bas droite
Publication
- "Guide des collections", musée d’art et d’histoire du Judaïsme, 1999, 160 p. (p.135)