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Dépression

TASLITZKY, Boris ( Paris, 1911 - id., 2005 )
Buchenwald, Pologne,
1945
Inv.
2018.01.003.1
Dessin
Dimensions :
H. 11 - L. 12,5 cm (fenêtre) / H. 24,5 - L. 27,5 x Ep. 1 cm (cadre)
Mine de plomb sur papier
mahJ

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
Boris Taslitzky (1911-2005) est né à Paris, de parents russes immigrés après la révolution manquée de 1905, il commence à peindre adolescent et entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1928. En 1933, il adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires puis entre, en 1935, au PCF. Dès les années 1930, ses peintures et dessins sont portés par le combat pour une société plus juste. Mobilisé lors de la déclaration de guerre, Taslitzky est fait prisonnier en juin 1940. Il parvient à s’évader et s’engage dans la Résistance au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Il est arrêté en novembre 1941 et condamné à deux ans de prison ; il passe par les prisons de Riom, Mauzac, puis au camp Saint-Sulpice-la-Pointe, où il participe aux activités culturelles clandestines, produisant des peintures et des dessins. En juillet 1944, il est déporté à Buchenwald. Il y réalise plus de deux cent dessins grâce à Pierre Mania, un artiste détenu, qui lui fournit le matériel nécessaire. Ces activités, évidemment interdites, sont couvertes par les organisations clandestines et la solidarité des détenus. L’ensemble rassemble des scènes du quotidien à Buchenwald, de temps de travail, de repos, ainsi que de nombreux portraits, certains esquissés, d’autres particulièrement achevés et d’une présence saisissante, comme ceux de Julien Cain, haut fonctionnaire, administrateur de la Bibliothèque nationale, et de Paul Goyard, artiste, conservés dans les collections du mahJ. L’artiste participe à l’insurrection qui mène à la libération du camp en avril 1945.
Ce dessin, réalisé à Buchenwald, est représentatif des dessins que l’artiste réalise alors, s’attachant à représenter les corps de ses codétenus épuisés, ne parvenant plus à se maintenir debout, ou en proie à un profond désespoir. Leurs visages disparaissent alors cachés derrière les mains, comme tentant de s’extraire de leur environnement immédiat. Ce dessin a été utilisé pour la couverture de la première édition, partielle, de ce témoignage exceptionnel sur les camps, réalisé à l’initiative de son ami Louis Aragon, en 1946.
Description
Représentation en buste d'un homme avachi sur une table, les yeux clos, la tête posée sur son bras gauche et la main droite recouvrant son visage
Signature
"Boris Taslitzky, 45", en bas à droite, à la mine de plomb