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Coffre pour rouleau de Torah

Ghardaïa, Algérie,
20e siècle, 1er quart
Inv.
2017.17.001
Objet cultuel
Coffre pour rouleau de Torah
Tiq, תיק
Dimensions :
H. 69,5 - D. 34 cm
Bois assemblé, velours et zinc repoussé
mahJ,
don de la famille Chekroun-Setti (Esther Chekroun-Setti, Léon Chekroun-Setti, Aron Chekroun-Setti, Rachel Chekroun-Setti, Sarah Sellam née Chekroun-Setti)

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Contexte d'utilisation
Culte synagogal/ Torah
Justification de la date
1920-1930
Historique
Le tiq, du grec « θήκη » (prononcé « thiki ») désigne un coffre ou un étui. De forme cylindrique, il est destiné à contenir le rouleau de Torah. Lorsque le rouleau n’est pas enfermé dans un tiq, il est enveloppé dans une pièce textile dite me’il (« manteau »). L’usage du tiq est une pratique courante dans l’espace méditerranéen et oriental, héritée de l’Antiquité, afin de conserver et protéger les rouleaux manuscrits ou volumes qui y sont installés verticalement. Il comprend deux parties fixées par deux charnières métalliques à l’arrière de l’objet qui permettent de l’ouvrir par l’avant afin de lire la Torah durant le service liturgique. Deux anneaux en partie médiane à l’avant servent de fermoirs. Deux axes en bois (‘atsei hayyim, arbres de vie) maintiennent le rouleau et permettent de le manipuler par un mouvement de rotation. Les coffres sont rangés sur des étagères dans une armoire dite aron qoddesh (arche sainte) ou dans une cavité du mur oriental de la salle de prière close par un rideau. Le tiq est en bois. Lorsqu’il suit le modèle italien, sa partie supérieure se termine souvent par une couronne (symbole de la royauté de la Torah) en bois sculpté. Il peut être peint d’un décor floral polychrome et d’inscriptions en hébreu. Sur l’extérieur, le bois est fréquemment doublé d’un tissu de velours de soie coloré et brodé, ou bien décoré de plaques de métal souvent précieux, ouvragé. Au Proche et Moyen Orient, la feuille d’argent le recouvre entièrement.
Ce tiq est décoré de plaques décoratives en métal repoussé et appliqué, sans inscriptions. Il a appartenu à une famille juive de Ghardaïa, dans le sud de l’Algérie, les Chekroun-Setti et témoigne de l’artisanat juif d’Algérie. Il montre aussi que les commanditaires de ce coffre n’avaient pas les moyens d’une dépense pour l’emploi de métaux précieux comme l’argent et que des matières plus simples pouvaient être utilisées sans nuire à la fonction de l’objet comme réceptacle du texte sacré. La communauté juive de Ghardaïa, à la marge du Sahara, vivait de manière plus modeste et dans des conditions plus austères que les communautés du nord de l’Algérie.
Description
Coffre pour rouleau de Torah de forme cylindrique s'ouvrant en deux sur la hauteur, à charnières ; l'âme en bois est entièrement recouverte de plaques métallique repoussé à décors symétriques sur fond de velours grenat. Des éléments à jour bordent la partie supérieure d'une corniche. L'étui se ferme à l'aide de deux fermoirs. A l'intérieur, sur chacune des demi bases, un emplacement en creux d'extrémité de bâton de Torah; en partie haute, deux trous ajourés servant à introduire l'extrémité supérieure des bâtons de Torah. l'intérieur est doublé d'un velours de soie grenat.