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Acquittement lors de jugement par une commission militaire

Commission Militaire
Éditeur :
Imprimerie de Silva Laforrest
Bordeaux, Gironde, France,
5 février 1794 [17 pluviôse de l'An II]
Inv.
2005.40.002
Document d'archives
Affiche
Dimensions :
H. 51,8 - L. 40,7 cm
Impression sur papier vergé. Au dos, écriture manuscrite à l'encre.
mahJ

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Justification de la date
Date inscrite dans le texte : 17 pluviôse de l'An II
Historique
Moyse Salom est un juif domicilié à Bordeaux mais dit "Avignonais" car il venait du Comtat Venaissin. Il est mentionné à plusieurs reprises dans le livre de G. Nahon "Juifs et Judaïsme à Bordeaux" (pp. 170-174). Ce document est très parlant pour la situation des Juifs bordelais sous la Terreur. Ils furent tout particulièrement mis en cause parmi les négociants de Bordeaux. Cf dossier d'œuvre, photocopies.
Description
Affiche imprimée. En-tête : emblème de la Commission militaire: (couronne de laurier, bonnet phrygien, hampes de drapeaux, canons et écus dont celui de gauche porte la devise "La République française une et indivisible").
Texte:
"JUGEMENT/ RENDU PAR LA COMMISSION MILITAIRE/ SÉANTE A BORDEAUX/ qui acquitte MOYSE SALOM, ci-devant Marchand à Paris, domicilié de Bordeaux, et / ordonne qu'il sera sur le champ mis en liberté.
Du 17 Pluviôse, l'an deuxième de la République française, une et indivisible.
AU NOM DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE, UNE ET INDIVISIBLE,
La Commission Militaire, établie et séante à Bordeaux, a rendu le jugement suivant, auquel ont assisté les citoyens Lacombe, président; Ancian, Parmentier et Barsac, membres de ladite Commission.
A été amené à l'audience un particulier, lequel a dit se nommer Moyse Salom, âgé de 62 ans, ci-devant marchand à Paris, faisant valoir actuellement son argent, natif et domicilié de Bordeaux,
Ledit Salom arrêté par mesure de sûreté générale,
Interrogé s'il savoit les causes de son arrestation, et s'il ne méritoit pas d'être rangé dans la classe de quelques-uns de ces riches négocians égoïstes qui ne spéculoient que sur les malheurs du peuple,
L'accusé a répondu qu'il croyoit avoir été arrêté, comme tous les autres négocians, par mesure de sûreté générale; qu'il étoit loin de murmurer de son arrestation, puisqu'elle étoit une suite inévitable des sages mesures prises pour connoître les coupables; que son patriotisme étoit généralement reconnu; qu'il s'étoit toujours empressé de faire des dons pour les généreux défenseurs de la patrie; qu'il avoit le bonheur de compter un de ses enfans dans le nombre de ces derniers; qu'assidu à sa section,s'il n'avoit pu l'éclairer par ses lumières, n'étant point orateur, au moins il pouvoit assurer qu'il avoit toujours été du parti des sans-culottes; qu'il avoit accepté, avec joie, la constitution républicaine, ainsi qu'il le prouvoit par le certificat épuratoire de sa section.
La Commission Militaire, après avoir entendu les réponses de l'accusé et fait lecture des certificats de sa section et de sa compagnie; convaincue que l'accusé s'est toujours rangé dans la classe des bons citoyens; qu'il a toujours bien mérité de la patrie, et que sa conduite a toujours été celle d'un bon républicain, ordonne qu'il sera sur le champ mis en liberté, et que le présent jugement sera imprimé et affiché par-tout où le besoin sera.
Fait en l'audience publique de la Commission, les jours, mois et an susdits.
Signés LACOMBE, Président
ANCIAN/PARMENTIER/BARSAC Membres de la Commission/ GIFFEY Secrétaire.
A BORDEAUX, / De l'Imprimerie SILVA LAFORREST, Imprieur de la Commission militaire, place Sainte-Colombe, N° 41".
Langue
français
Bibliographie
Gérard Nahon: Juifs et Judaïsme à Bordeaux.