Christian Boltanski (Paris, 1944-2021), Les Habitants de l’hôtel de Saint-Aignan en 1939, Paris, 1998
Art contemporain
La collection d’art contemporain du mahJ compte à ce jour environ 300 œuvres d’artistes émergents ou reconnus de la scène internationale, résidant et travaillant en France ou à l’étranger.
Kader Attia (Dugny, 1970), Big Bang, 2005
La collection contemporaine s’est principalement constituée à partir de rencontres, c’est-à-dire d’invitation à travailler dans le temps long, avec des artistes juifs ou non juifs, mais toujours dans une exigence d’ouverture, de résonance avec les thématiques développées dans le parcours permanent ou avec les objets qui y sont présentés.
Christian Boltanski inaugura ce programme, en concevant Les Habitants de l’hôtel de Saint-Aignan en 1939, monument fragile qui traverse l’aile XXe siècle du Musée. Jean-Pierre Bertrand, Arik Levy et Michel Nedjar furent invités à travailler sur les fêtes du calendrier juif, dont les thèmes nourrissaient, de manière souvent surprenante, leur création.
Le rapport au livre, au texte, à la langue est la trame sur laquelle s’inscrivent presque naturellement nombre de nos commandes et de nos acquisitions : Micha Ullman a créé, pour la collection du musée, cinq Livres de sable ; Serge Lask et Judith Bartolani ont réalisé des œuvres qui associent mémoire et pratique compulsive de l’écriture.
Kaddish
Serge Lask
©MAHJ DR
Le Prix Maratier, décerné tous les deux ans par la Fondation Pro mahJ, a permis d’intégrer dans les collections des œuvres aussi différentes que celles de Max Wechsler, Pierrette Bloch, Iris Sara Schiller, Nira Pereg, Moshé Ninio ou plus récemment Dove Allouche.
La Nuit blanche est l’occasion, chaque année, d’une commande à un artiste pour l’espace de la cour d’honneur ou la galerie contemporaine du musée. Parmi beaucoup d’autres, Kader Attia, Antoine Grumbach, Rainier Lericolais, Mili Pecherer et Joseph Dadoune s’y sont mesurés et ont produit des œuvres spécifiques en résonnance avec les thématiques du musée.
La collection s’est ainsi enrichie, au fil des projets, d’œuvres emblématiques qui explorent des thématiques aussi riches que celles de la mémoire, de l’identité, de la place du livre, de langue maternelle, ou encore de l’exil et de l’exclusion. Des œuvres où parfois l’histoire personnelle ou le récit autobiographique, tutoie la grande histoire pour atteindre une dimension universelle. Par leurs prises de position et leurs sollicitations visuelles les artistes ouvrent des perspectives, font émerger des interrogations autant esthétiques que politiques.