Chers Amis du mahJ, Nous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui notre toute dernière acquisition, un tableau d’Édouard Moyse, Synode israélite convoqué à Paris en 1807 (Le Grand Sanhédrin), 1872. L'œuvre, qui a bénéficié d’une autorisation de préemption du ministère de la Culture et du concours financier d’un généreux mécène, constitue un enrichissement majeur de la collection permanente du mahJ. Surnommé « le peintre des rabbins », Édouard Moyse (Nancy, 1827 – Paris, 1908), né au sein d’une famille juive lorraine, est le premier artiste en France à exposer au Salon des œuvres traitant de sujets juifs. Aux côtés de quelques tableaux inspirés par les persécutions médiévales, Le Grand Sanhédrin constitue sa principale peinture d’histoire. L’œuvre traite en effet d’un moment essentiel dans la constitution du modèle d’intégration « à la française » – connu sous le terme d'israélitisme ou de franco-judaïsme – dont l’artiste se fait l’ardent défenseur. Après la réunion en 1806 d’une assemblée de 106 notables devant répondre à des questions sur la compatibilité du judaïsme avec les valeurs de la nation, Napoléon convoque à Paris, du 9 février au 9 mars 1807, un « Grand Sanhédrin » pour entériner la prééminence de la loi commune sur la loi juive. Sur le modèle de l’assemblée qui siégeait dans l’enceinte du Temple de Jérusalem dans l’Antiquité, le Grand Sanhédrin réunit 71 membres – deux tiers de rabbins et un tiers de laïcs. Il transforme le judaïsme en une confession reconnue par l’État et cantonnée à la sphère privée, les juifs abandonnant les prérogatives juridiques des « Nations juives » d’Ancien Régime pour entrer pleinement dans la « communauté des citoyens ». Provenant d’une famille descendant de l’un des membres de cette assemblée, il pourrait s’agir d’une commande à l’artiste. En dehors de deux estampes, il n’existe aucune représentation de cet événement fondateur dans l’histoire du judaïsme français contemporain. En 2016, le mahJ a consacré à Édouard Moyse une exposition intitulée « Édouard Moyse, peintre de la vie juive au XIXe siècle », également présentée à Nancy. Fidèlement, L’équipe du mahJ |