Chers Amis du mahJ, L’exposition « De l’atelier au musée : l’ORT et la transmission de la culture juive » n’ayant pu ouvrir ses portes le 15 avril, nous vous proposons aujourd’hui un éclairage sur cette institution majeure. Fondée en 1880 à Saint-Pétersbourg pour sortir les juifs de l’Empire russe de leur misère par l’apprentissage de métiers manuels et le soutien à l’artisanat et à l’agriculture, l’Organisation Reconstruction Travail est aujourd’hui à la tête d’un réseau international d’éducation et de formation implanté dans plus d’une quarantaine de pays sur cinq continents. Elle fête en 2021 les cent ans de son implantation en France, où elle forme chaque année près de 5 000 élèves ou stagiaires. À l’occasion de cet anniversaire, le mahJ et ORT France présentent une exposition qui souligne le rôle fondateur de l’ORT dans la création du premier musée d’Art juif en France à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Sous l’impulsion de Léon Frenkiel (1905-1989), directeur de l’enseignement technique et grand amateur d’art juif, ce musée voit le jour en 1948 au 12, rue des Saules à Paris, dans le quartier de Montmartre. Il est inauguré le 8 mai 1949 sous l’appellation « Archives et Musée d’art populaire juif », abrégée un an plus tard en « musée d’Art juif ». Outre l’octroi d’un local, le musée peut compter sur l’investissement et la générosité de plusieurs de ses membres en France et à l’étranger : dons de livres et d’objets, recherche d’œuvres, fabrication (dans les ateliers de l’ORT) du mobilier d’exposition, ainsi que la reproduction de décors peints et de maquettes de synagogues disparues et, enfin, soutien aux jeunes artistes contemporains grâce au prix Adolphe Neumann. À la fermeture du musée d’Art juif en 1998, le mahJ reçoit sa collection en don. La collaboration entre l’ORT et le mahJ se poursuit en 2006 avec l’exposition « Artisans et paysans du Yiddishland » qui révèle au public un fonds exceptionnel de photographies retrouvées dans les archives de l’ORT documentant ses activités, dans l’entre-deux-guerres, en Union soviétique, en Pologne, en Roumanie et dans les Pays baltes. À l’occasion du centenaire d’ORT France, ces images émouvantes d’un « monde disparu » sont remises à l’honneur, dévoilant de nombreux clichés inédits. En complément de cette exposition, un colloque abordera, le 6 octobre, la relation entre travail, assistance et migrants juifs en France de la fin du XIXe siècle aux années 1970. Fidèlement, L’équipe du mahJ |