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Manuscrits hébreux de la BnF. Textes et contextes (2/4)

Deuxième partie du colloque "Manuscrits hébreux de la BnF. Textes et contextes"

Organisé par la section hébraïque de l'Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT).

Coordination : Sonia Fellous et Emma Abate, IRHT, CNRS

Type de manifestation
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Judith Olszowy-Schlanger, EPHE, IRHT :

Le psautier bilingue BNF hébr. 113 revisité Le manuscrit Paris, BnF hébreu 113 est un Psautier hébreu annoté par des hébraïsants chrétiens. En plus de la traduction latine de la Vulgate inscrite dans les marges, les lecteurs chrétiens ont laissé des gloses concernant le vocabulaire et la grammaire hébreux. Les chercheurs s'accordent à dater ce manuscrit du XIIIe siècle et localiser sa production en Angleterre. Une nouvelle étude du manuscrit et de sa reliure présentée ici apporte des éléments nouveaux concernant l'origine et l'histoire du manuscrit.

Sonia Fellous, IRHT, CNRS :

Le rituel de prières de la famille Norsa (Paris, BnF, Smith-Lesouëf 250) : une rencontre artistique entre des réfugiés juifs d'Espagne et les Juifs aristocratiques de Ferrare (c. 1520-1569) Le manuscrit de la fondation Smith-Lesouef, ms 250, écrit et enluminé en Emilie, en 1520, est l'un des Trésors de la Bibliothèque nationale de France. Le texte est défini comme Siddur et Mahzor par le scribe espagnol Moïse ben Hayyim Aqris réfugé en Italie, devenue à cette époque l'un des principaux asiles des Juifs exilés de la péninsule Ibérique. Le manuscrit écrit dans une pure tradition séfarade porte une décoration qui s’est effectuée en plusieurs étapes et à différentes périodes. Elle alterne le style de l’art du livre séfarade avec celui de la Renaissance italienne. Le manuscrit a été exécuté pour Isaac ben Emmanuel Norcia, mécène et collectionneur, le banquier juif des ducs d'Este, et pour son épouse Contsitlla. Son fils en hérita puis d’autres possesseurs qui firent tous compléter la décoration restée finalement inachevée au folio 245 sur les 380 que comptent le manuscrit. Le « patchwork » de styles, les colophons, inscriptions marginales et autres ajouts racontent l'histoire du manuscrit et de ceux qui l’eurent entre les mains. Il dit aussi l’histoire de la diaspora espagnole qui importa en Italie sa culture et ses artefacts, celle de son riche commanditaire et de ses possesseurs successifs. Il témoigne aussi du degré d'acceptation ou d'intégration des Juifs dans l'espace italien de la Renaissance par les traces laissés par les censeurs du XVIIe siècle.