Deux « temples » de l’Émancipation. Premières synagogues consistoriales à Bordeaux et Paris
Conférence de Dominique Jarrassé, professeur émérite d’histoire de l’art contemporain à l’université Bordeaux-Montaigne
Dans le cadre du cycle Art et archéologie du judaïsme
Espace caché durant des siècles devenu monument public, la synagogue, témoin visible de l’émancipation des juifs, en est le parfait symbole. Cette mise en lumière ne se fit pas sans réticences. Si le premier « temple israélite » français, édifié à Bordeaux en 1812 au lendemain de la création des consistoires, offre une façade chargée de symboles juifs ainsi qu’un intérieur s’efforçant de reconstituer le Temple de Salomon, grâce au génie d’un architecte local, Arnaud Corcelles, la façade du premier temple israélite de Paris, rue Notre-Dame-de-Nazareth, demeure discrète. Son intérieur comporte cependant un décorum qui marque désormais le culte juif officiel.
Le mahJ conserve un nombre important de documents et de gravures permettant de restituer la conception et la réalisation de ces premiers chefs-d’œuvre de l’israélitisme naissant, ainsi qu’un tableau représentant Arnaud Corcelles lui-même dans « son » temple de Bordeaux disparu, la première synagogue consistoriale de France ayant malheureusement été détruite par un incendie en 1873.