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Panneau de revêtement mural

CHEMLA
Tunis, Tunisie, Afrique du Nord,
Vers 1920
Inv.
2018.11.001
Objet de la vie quotidienne
Panneau mural
Dimensions :
H. 121 - L. 68 - Ep. 4 cm (panneau) / 60 kg
Terre cuite à glaçure stannifère
mahJ

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
La « Poterie Chemla » est une entreprise familiale active à Tunis des années 1880 à 1966.
Dès 1860, la famille Chemla intervient dans le commerce des poteries. Le Bey de Tunis ayant confié à Haïm Chemla la collecte des impôts en nature sur les artisans de Tunis, ce dernier effectue l’avance des recettes puis vend les poteries récoltées.
Vingt ans plus tard, il inaugure avec son fils Jacob (1858-1938) une production de céramiques dans la tradition des potiers tunisiens du quartier de Qallatine.
En 1910, Jacob met au point un procédé de fixation du bleu cobalt. Dans l’Entre-deux-guerres, lui succèdent ses trois fils, Victor (1892-1954), Albert (1894-1963) et Moïse dit Mouche (1897-1977), sous le nom « les fils de J. Chemla », en arabe Awlad Shamla. La fabrique connaît alors une grande prospérité, exportant en Algérie mais surtout aux États-Unis et participant aux expositions coloniales et universelles de Marseille et Paris en 1925, 1931 et 1937 où elle reçoit plusieurs distinctions. Ses carreaux de faïence décorent de nombreuses maisons des nouveaux quartiers de Tunis et les résidences d’été de Sidi Bou Saïd et La Marsa, parmi lesquelles Dar El Kamila, la résidence du gouverneur, actuelle résidence de l’ambassadeur de France. Ils ornent aussi la plupart des mosquées de Tunis et la grande synagogue de la Hara, le quartier juif de Tunis, ainsi qu’une synagogue de Djerba.
Ce panneau à décor floral, présentant en son centre une grande arche est caractéristique de la production de panneaux muraux des frères Chemla. Un article de la revue "The Sphere" en novembre 1924, consacré à la fabrique, est illustré d'une photographie de Jacob Chemla debout entre un panneau identique et une grande jarre. Mêlant influences hispano-mauresques, ottomanes (notamment les tulipes) et italiennes, il illustre le renouveau de la céramique tunisienne à l’époque du Protectorat. Face au développement de nouveaux quartiers extra muros et à l’essor des stations balnéaires, ce dernier soutient les productions artisanales de Tunis et Nabeul, concurrencées par l’importation de carreaux industriels italiens.
Il illustre aussi la parfaite intégration économique et culturelle d’une famille juive dans un domaine jusque-là réservée aux musulmans.
Description
Panneau composé de 94 carreaux de faïence polychromes représentant une grande arche animée d'un large bouquet émergeant d'un vase, encadrée de deux grandes fleurs. Autour du motif principal, deux frises de fleurs disposées en losanges. Le panneau est cerné d'une bordure de carreaux monochromes noirs, l'ensemble monté dans un cadre.
Bibliographie
"Un siècle de céramique d'art en Tunisie" J. Chemla, M. Goffard et L. Valensi, 2015, p. 15 ;
The sphere, 8 novembre 1924, p. 165