La Grande Muraille
REIMS, Cécile
, Paris, 1927-France,
2003
Inv.
D.2012.79.001Estampe
Gravure
Dimensions :
Feuille : H. 27 - L. 34 cm / Gravure : H. 14,9 - L. 9 cmVélin BFK rives
Dépôt de la Fondation Pro-Mahj,
don de Cécile Reims
Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.
Description
Boîtier comprenant l’œuvre intitulée La Grande Muraille : 15 feuillets doubles dont 12 sont formés d'une gravure accompagnée d'un texte. Chacun de ces feuillets est numéroté au dos de 1 à 12.
Ceci est le feuillet numéro 1.
Edition :
Edition [La Châtre] : Cécile Reims, 2004.Inscriptions
Ballade de l'ouvrier de la Grande Muraille
Je fais boire les chevaux dans un creux de la Grande Muraille, / Eau froide qui les transit, eux aussi, jusqu'aux os. / Je m'en vais dire à l'officier de la Grande Muraille : / - "Par pitié, ne retenez pas ici un ouvrier de Taiyuan." / - "Les travaux de l'Empire doivent être accomplis, je n'y peux mais. / Vous autres ouvriers me tenez tous le même langage."
- "Un homme aimerait mieux mourir sur un champ de bataille / Que dépérir d'amertume à bâtir la Grande Muraille." / La Grande Muraille n'a ni début ni fin, / Elle court à perte de vue sur des milliers de li. / Aux murailles des frontières qu'ils sont nombreux, les hommes jeunes et forts ! / Dans les foyers qu'elles sont nombreuses, les femmes solitaires !
J'envoie une lettre à ma femme : / "Mieux vaut te remarier sans plus attendre mon retour. / Sers avec dévouement de nouveaux beaux-parents, / Mais pense aussi parfois à moi, ton premier mari."
La réponse parvient à la lointaine frontière : / "Comment peux-tu, ô mon ami, me parler de commettre une telle vilenie ?"
- "Je suis ici plongé dans le malheur et les tourments, / Puis-je garder chez moi la fille d'une autre famille ? / "Si vous avez des fils, surtout ne les élevez pas, / Si vous avez des filles, nourrissez-les de riches viandes." / Tu es la seule, ô mon amie, à ne pas voir, le long de la Grande Muraille, / Les squelettes qui se soutiennent, enchevêtrés, en rangs serrés."
- "Depuis que j'ai noué mes cheveux en chignon d’épousée pour te servir / Tu as été mon unique pensée et mon seul souci. / J'imagine trop bien les peines que tu endures à la frontière. / Pourquoi moi qui suis ton humble compagne, / Chercherais-je à être seule épargnée ?"
CHEN Li (mort en 217)
Traduit par Martine Valette Hemery
Inscription sous la gravure au crayon "13/20"Impression L'Haÿ-les-Roses : François Huin (typographie) et Paris : Daniel Moret (taille-douce), achevée en février 2004.