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Ha-mahshavah ha-aharonah המחשבה האחרונה

ROUKHOMOVSKY, Salomon
Inv.
98.24.007
Estampe
Lithographie
Dimensions :
A vue : H. 10,9 - L. 15,8 cm
Impression sur papier collé sur une feuille de papier aquarellé.
mahJ,
don de Myriam Salzmann

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
Le dessinateur et sculpteur Salomon Roukhomovsky (ce nom a été transcrit en caractères latins sous plusieurs formes : Rouchomovsky ou Rouchoumowski ) est un des fils de l’orfèvre Israël Roukhomovsky [Mozyr (Lituanie), 1860 – Paris, 1934] d’Odessa. Ce dernier est resté dans les mémoires françaises comme le créateur de la célèbre « tiare de Saïtapharnès », un splendide faux antique fabriqué sur commande en 1894 et vendu au musée du Louvre en 1896. Lorsque l’escroquerie fut rendue publique, Israël Roukhomovsky contribua à prouver les faits. Orfèvre de très grand talent, il s’installa à Paris avec sa famille. Son travail fut admiré par nombre de collectionneurs - il exécuta de très belles boîtes et coffrets en métaux précieux, richement décorés ; on lui décerna d’ailleurs une médaille d’or au Salon des arts décoratifs de Paris.
Salomon Roukhomovsky est beaucoup moins connu que son père, et l’on ignore ses dates exactes de naissance et de mort, ou son lieu de naissance, mais on sait qu’il vivait encore en 1950. Cependant on connaît quelques-unes de ses œuvres, dont certaines se trouvent aujourd’hui dans les collections du musée d ‘Art moderne de Tel Aviv. Le musée possède dans ses collections une carte postale dessinée par l’artiste; intitulée « Ha-marshavah ha-aharonah » (la dernière pensée), elle montre Herzl sur son lit de mort, bras tendu indiquant la direction de la terre d’Israël (un soleil levant donc l'Orient), à un peuple juif accablé au pied de son lit. On connait quelques-uns de ses dessins dont on fit des cartes postales publicitaires pour le KKL (Qeren Qayyemet le-Yisraël, Fonds national juif). Comme son père Israël et son frère Jacob (également sculpteur), Salomon Roukhomovsky est un membre très actif du mouvement sioniste en France. Il collabore aux journaux sionistes français (La Renaissance juive, L’Écho sioniste, Le peuple juif) par des articles mais aussi par des caricatures. En Allemagne, ses dessins paraissent dans la revue culturelle juive berlinoise Ost und West. « Le Sionisme », écrit-il en 1915 dans la revue La Renaissance juive, « est pour le Juif moderne l'expression de son sentiment national au même titre que la religion l'était pour le Juif de jadis. ». Roukhomovsky semble donc avoir déployé une extraordinaire activité de publiciste et de militant. Les archives de l’Académie des Beaux-arts de Bezalel le donnent aussi comme ayant été enseignant à l’école à la demande de Boris Schatz, mais cela reste à vérifier. a aussi été enseignant à l’Ecole de Bezalel mais pas suffisamment longtemps pour qu’il soit connu.
Dernière information révélatrice de la vie de l’artiste, la bibliothèque de son appartement du XVIe arrondissement parisien, qui ne contenait pas moins de 2000 volumes comprenant des classiques français, des dictionnaires, des livres d'art et de musique, fut entièrement pillée et seuls 256 volumes lui furent restitués en 1950 (cf. liste des spoliations établie en 2011 par la Commission des Archives juives).
Description
Assis dans son lit, Theodor Herzl montre la direction de l'orient à un groupe de juifs suppliant et en exode. Au fond, un paysage de ville en flammes.
Inscriptions
המחשבה האחרונה
Ha-mahshavah ha-aharonah
Traduction
La dernière pensée
Bibliographie
Voir Michael Berkowitz et aussi le catalogue de Bet Hatefutsot " Blue and White in Color. Visual Images in Zionism 1897-1947."
Publication
"Art et histoire du Judaïsme, un abécédaire", Paris, coédition mahJ/Flammarion, 2018, 254 p. (p.230-231).