Revenir en haut de la page

Femme à l'éventail

ZADKINE, Ossip ( Smolensk, 1890 - Paris, 1967 )
Paris, France,
1961
Inv.
2018.12.001
Sculpture
Dimensions :
H. 44 - L. 17,5 - Pr. 10,5 cm / 7,5 kg
Bronze patiné brun foncé
mahJ,
don de Mme et M. Salomon Warszawski

Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.

Historique
Cette œuvre est très proche de "Femme à l’éventail" (ou "Douce à l’éventail"), bronze patiné de 1923 conservée au MNAM, inv. AM 1319 S.
Ossip Zadkine nait en Russie à Vitebsk dans une famille lettrée. Son père, Ephime Zadkine, d’origine juive, enseignant le grec et le latin au séminaire de Smolensk, s’est converti à la religion orthodoxe pour épouser Sophie Lester, descendante d’une famille écossaise de constructeurs de bateaux. Il s’oriente véritablement vers la sculpture lors d’un séjour à Sunderland en Angleterre en 1905, puis à Londres en 1906. En 1909, il obtient de sa famille l’autorisation d’étudier l’art à Paris, où il fréquente l’atelier d’Injalbert à l’Ecole des Beaux-Arts. Installé à La Ruche, il expose aux salons des Indépendants et au salon d’Automne. Il se lie avec de nombreux artistes, notamment Modigliani, avec lequel il nouera une amitié intense. Engagé volontaire pendant la première Guerre Mondiale, il est naturalisé en 1921. Cette même année, deux de ses sculptures entrent dans la collection du musée de Grenoble, à l’instigation d’Andry-Farcy.
"Femme à l'éventail" est une sculpture qui appartient à une courte période où le style de Zadkine se rapproche sensiblement du cubisme, et où il connaît ses premiers grands succès critiques. Il produit alors de nombreuses représentations de torses compacts, ramassés, aux contours anguleux, où un bras avant vient clore l’espace de la sculpture : "Formes féminines", 1922," Femme debout", 1922, "Accordéoniste", 1924. Outre l’œuvre citée dans les collections du MNAM, les collections des musées de France conservent des œuvres proches de la "Femme à l’éventail" : le plâtre de la "Femme à l’éventail"(ou "Douce à l’éventail") au musée de Grenoble (Inv. : 60.3.1), une "Belle servante" et un "Accordéoniste" au musée Zadkine (Inv. MZS 170 et Inv. MZS 072).
« Les quinze ou dix-sept sculptures qu’on peut aujourd’hui dire cubistes ne sont que des sculptures reflétant les influences qui émanaient de la peinture de Picasso et de Braque. A cette époque d’après-guerre, il n’y avait aucune personnalité dont la sculpture eut pu m’impressionner. » (dans Ossip Zadkine,"Le Maillet et le ciseau, souvenirs de ma vie", éditions Albin Michel, 1968, p.102-103)
Par la suite, Zadkine fait évoluer son travail vers une plus grande légèreté dans l’utilisation de la matière, et ouvre ses thématiques à l’exploration de la mythologie grecque. La guerre le contraint à s’exiler aux Etats-Unis en 1941, mais il retourne en France dès 1945 et partage sa vie entre son atelier rue d’Assas et sa maison aux Arques dans le Quercy.
Description
Personnage féminin en ronde bosse de style cubiste compact, tenant un éventail entre-ouvert dans sa main droite, le bras rabattu contre son ventre
Signature
En partie basse, sur la gauche du personnage: "O Zadkine 4/6"
Inscriptions
à l'arrière de la base: "Susse fondeur Paris"
Bibliographie
- I. Jianou, "Zadkine", 1979, n° 34, illustré pl. 39
- S. Lecombe, "Ossip Zadkine, l'oeuvre sculpté", Paris, 1994, p. 188, n° 150